samedi 1 août 2009

Retour sur la mobilisation des antifascistes contre la liste antisémite


Jeudi 28 mai : les antisémites annonçaient leur venue sur le marché de Chelles. Pour contrer leur discours et démasquer leur entreprise visant à exploiter la colère sociale des habitants des quartiers populaires, nous sommes allés tracter dans la ville en ciblant les cités et les commerçants jouxtant le marché. Les multiples échanges avec les groupes de jeunes, les habitants, les commerçants et leurs clients croisés ont souvent été riches et fructueux. Nous avons expliqué la nature réelle de cette liste et ses liens organique avec l’extrême droite. Nous avons également profité de ce travail de terrain pour aborder des combats auxquels nous prenons part contre le capitalisme, la précarité, les expulsions des sans papiers ou les violences policières. Certains souhaitaient accueillir Dieudonné comme il se doit alors que d’autres n’ont pas hésité à afficher notre tract sur leur vitrine ou à les laisser en libre service sur leurs comptoirs.
Finalement, faute de moyens humain et logistique suffisant, la liste antisémite a annulé à la dernière minute sa venue à Chelles… La pollution antisémite a été évitée !


Vendredi 29 mai : les supporters de Dieudonné ont pointé leur nez sur le marché de saint Denis. En face les différents réseaux progressistes, antifascistes et de soutiens au peuple palestinien se sont donné rendez vous pour contrer les idées portées par les antisémites. Une vingtaine de militants de Saint Denis ont répondu présents et diffusé un tract rappelant que la liste antisioniste était une liste d’extrême droite servant à diviser et à monter les uns contre les autres.

Dimanche 31 mai : Dieudonné, Alain Soral et les militants de la liste antisioniste sont venus sur le marché Pyrénées du XXème arrondissement. Sous couvert d’un discours « antisystème », les membres de la liste antisioniste véhiculent un discours raciste et antisémite, instrumentalisant les inégalités sociales pour mieux diffuser leurs idéaux haineux et paranoïaques.
En venant sur le marché Pyrénées, Dieudonné et ses sympathisants n’avaient qu’une idée en tête, provoquer un incident pour faire parler d’eux et se positionner en victime.
Informés de leur présence, des habitants du XXème arrondissement et des militants antifascistes décidèrent de se rassembler pour informer la population présente sur le marché de la nature réelle de cette liste « antisioniste ». Rapidement le service d’ordre de la liste, en tout plusieurs dizaines d’individus, épaulés par une quinzaine de hooligans d’extrême droite, attaquèrent les antifascistes (comme le montre les images de France 3, présente sur les lieux). Après s’être défendus un moment contre des individus largement supérieurs en nombre et équipés pour l’affrontement, les antifascistes furent contraints de se replier, face à ce groupe armé et désireux d’en découdre, pour évacuer leurs blessés.
Alors que les antifascistes quittaient les lieux, la police interpella 4 d’entre eux pour les placer en garde à vue avant de finalement les relâcher 48h plus tard sans qu’aucune charge ne soit retenue à leur encontre.
Jeudi 04 juin : Quelques jours après l'agression des militants antifascistes par les nervis de Dieudonné les antisémites qui se cachent derrière la sémantique antisioniste pour éviter des procès et pour récupérer les révoltés descendus dans la rue lors de l'agression de la bande de Gaza souhaitaient parader en toute impunité sur le marché de Montreuil à Croix de Chavaux.
C’était sans compter sur la mobilisation des habitants de Montreuil et des antifascistes. Nous étions plus d’une centaine mobilisés pour accueillir comme il se doit la liste antisioniste. Face à notre détermination, les antisémites n’ont pas approché le marché sur lequel ils annonçaient pourtant leur visite. Après quelques tours dans la ville, la cinquantaine de militants présents dans le « dieudo bus » ont fini par quitter la ville la queue entre les jambes.
Suite à cet affront, les antisémites ont tenu une conférence de presse dans leur QG au théâtre de la Main d’Or. Soral revenant sur l’accueil des montreuillois, n’as pas hésité à sortir un mytho en déclarant que les antifascistes présents face à lui à Paris le 24 janvier lors de la manif de soutien au peuple palestinien, aux marchés de Saint Denis, de Pyrénées (XXe) ou de Montreuil sont en réalité des sionistes de la LDJ et du Betar.
Ce discours on le connait, malheureusement pour son auteur qui voit des sionistes partout, la réalité ne rejoint pas sa vision paranoïaque. Pour preuve jeudi matin, parmi la centaine de présents, nous pouvions retrouver des militants pros palestiniens ne souhaitant pas voir la solidarité avec la Palestine corrompue par des antisémites, des habitants de Montreuil refusant de voir leur ville multiculturelle souillée par la haine et le racisme, des jeunes des quartiers populaires, des antifas, des autonomes, des anticapitalistes, des syndicalistes révolutionnaires… Mais pas la moindre trace de l’extrême droite juive pour qui cette liste antisémite apparait comme un excellent moyen pour justifier son existence et répand re son idéologie raciste… Contrairement à ces antisémites, les ennemis de mes ennemis ne seront jamais nos alliées !!!

Contre le racisme et l’antisémitisme pas de quartiers pour les fascistes !

Ci-dessous nous vous proposons quelques liens vers des communiqués ou des articles revenant sur la dérive de Dieudonné et ses connexions avec l’extrême droite.

Communiqué d’AL suite à l’agression du 31.05 : « Dieudonné et sa clique montrent leur vrai visage »

http://alternativelibertaire.org/spip.php?article2898

« Dieudonné tel qu’il est » : Article de Reflexes revenant sur l’attaque des antisémites sur le marché Pyrénées

http://reflexes.samizdat.net/spip.php?article441

Communiqué du NPA sur les événements du XXe

http://www.npa2009.org/content/communiqu%C3%A9-du-npa-agression-fasciste-%C3%A0-paris

Article de RLF-MLV sur la préparation de la campagne de la liste antisioniste

http://rlf-mlv-antifasciste.blogspot.com/2009/05/blog-post.html

Compte rendu du rassemblement antifasciste à Montreuil

http://cccforum.propagande.org/viewtopic.php?f=2&t=6981

La liste antisioniste ancrée à l’extrême droite !


Alain Soral : sociologue, intellectuel autoproclamé, provocateur de plateaux télés, antiféministe assumé, ancien membre du PCF, il rejoint le FN en 2005. Proche de Marine Le Pen il intègre la direction du parti et fonde Egalité et Réconciliation. En février dernier il quitte le FN. Sa proximité avec les mouvances antisémites dérangeait le parti en quête de respectabilité.

Yahia Gouasmi : Président du Parti Anti Sioniste. Le PAS est une émanation politique du centre Zahra et de la Fédération des Chiites de France, structures qu’il dirige également. Gouasmi voit des juifs partout, ce qui l’amène à déclarer : « à chaque divorce, moi je vous le dis, il y a un sioniste derrière ? »…

Emmanuelle Grilli : se présente comme une militante du Renouveau Français. Cette organisation d’extrême droite se revendique du nationalisme catholique. Implanté dans l’ouest francilien dans la banlieue bourgeoise ces jeunes de bonnes familles ont organisé le 9 mai dernier à Paris un rassemblement de fachos suivi par un concert. A la sortie de ce dernier une centaine de néo nazis se sont déchainés : agressions et provocations racistes envers les passants d’origines étrangères, attaque d’un restaurant kebab, saluts nazis…


Mickael Guerin : Responsable régional du Front National de la Jeunesse Rhône Alpes. Au passage, nous rappelons que la caravane de campagne du FN sillonnant la région d’origine de Mickael Guerin en 2007 avait croisé des habitants d’un quartier et tabassé (fracture à la mâchoire et de multiples contusions) un jeune d’origine maghrébine à Thizy.

Schepens Charles Alban : Ce militant d’extrême droite est un produit du Front National où il occupera de multiples responsabilités en Bourgogne. Actuellement, il préside l’association Fraternité Franco-serbe. Est-il besoin de rappeler que son association milite pour un Kosovo serbe, se bat contre l’autodétermination du peuple Kosovar et finance ses activités en vendant des écharpes dans la tribune du Kop de Boulogne toujours prompts à imiter des cris de singes quand un joueur de couleur touche la balle ou à ratonner à la sortie du stade…

Ginette Hess-Skrandani : Membre fondateur des verts, Ginette Skandrani est exclue du parti pour sa proximité avec les milieux négationnistes en 2005.

Ahmed Moualek : président de la banlieue s’exprime association s’exprimant au nom et à la place des habitants des quartiers, n’hésite pas à s’afficher aux cotés de Jean Marie Le Pen et à l’interviewer pour son site. Il déclare à son sujet : « Je préfère parler avec un raciste intelligent qu'avec un antiraciste idiot. Et Le Pen n'est ni raciste, ni idiot » propos rapporté par le journal d’extrême droite minute.

Antisioniste/Antisémitisme : la confusion des mots !

La liste de Dieudonné, Soral et Gouasmi prétend réconcilier tous les français en les unissant contre le sionisme. Pour eux le sionisme est une force invisible et omnisciente qui dirigerait l’économie, les medias, bref le monde. Cette analyse n’est pas sans rappeler la théorie du protocole des sages de Sion, revue et corrigée pour éviter d’être taxée d’antisémitisme. Cette construction de pensée paranoïaque vise en réalité à détourner la colère sociale sur des boucs émissaire. L’extrême droite a toujours procédé de la sorte. Suivant ces courants, les responsables de la crise sont soit les juifs soit les étrangers.
Les discriminations à l’embauche, au logement, les violences policières, les expulsions des sans papiers, les licenciements, le capitalisme bref notre quotidien importe peu pour cette liste qui prétend parler au nom des quartiers populaires.
En se cachant derrière l’antisionisme, Dieudonné et sa clique essayent de brouiller les pistes. Rappelons que la lutte contre le sionisme est une lutte contre le nationalisme Israélien pour la reconnaissance du droit à l’existence d’un Etat palestinien. Pour eux l’usage du mot sionisme est un moyen de camoufler leur antisémitisme c'est-à-dire un racisme antijuif que nous combattons au même titre que tous les racismes. N’oublions pas que le racisme permet de diviser les classes populaires contre ceux qui nous exploitent...