samedi 6 juin 2009

dossier les nouveaux antisémites : conclusion 8/8

L’irruption de groupes d’extrême droite ravivant les vieilles lunes de l’antisémitisme comme socle structurant leurs discours et actions est un phénomène à prendre en compte dans nos pratiques militantes. Comme nous l’avons vu, ces groupes parviennent à dépasser leurs contradictions, à travailler ensemble de manière régulière ou occasionnelle. En se positionnant comme les seuls rebelles face au « système », ces mouvements renouent avec un discours teinté d’anticapitalisme et d’antisionisme qui cultive une ambiguïté malsaine. En désignant les « Juifs » comme responsables de la crise, ces associations entendent souffler sur les braises encore vivaces d’un antisémitisme historique qui ne demande qu’à reprendre corps dans la société française et sur fond de conflit israélo-palestinien parmi les populations issues de l’immigration. Le délitement des solidarités de classe remplacées dans certains quartiers par un repli communautaire ou individualiste dans un contexte de destruction des droits sociaux est un terreau propice au développement de telles idéologies. Pour contrer ces groupes, la diffusion d’information antifasciste articulée avec une intervention militante de terrain dans les quartiers, sur des bases de luttes des classes, semble incontournable. La création ou le renforcement de collectifs de luttes pour la régularisation de tous les sans-papiers, contre la précarité, pour l’accès à un logement décent, contre les discriminations ou les violences policières sont autant de moyens de créer du lien social, des solidarités entre exploités toutes origines confondues et de mettre à mal les replis communautaires et identitaires de type réactionnaire